Dirk Demeersman & Côte d’Or Z: confirmation de talents!
Ce week-end, à l’occasion du CSI** d’Opglabeek, Dirk Demeersman s’est rappelé au bon souvenir de tous en remportant le Grand Prix avec son étalon maison Côte d’Or Z (Carambole), fils de son ancienne jument de concours Diamond’s Billy. A 61 ans, l’ancien cavalier du légendaire Clinton fait un retour remarqué en montant trois fils de son ancienne jument… mais semble avec Côte d’Or, âgé seulement de 9 ans, avoir un cheval capable de lui faire revivre le plus haut niveau prochainement.

« Cette victoire, elle arrive au bon moment. Cela fait vraiment plaisir même si je reste réaliste et qu’il y a encore des choses que je veux améliorer au barrage. Je n’ai pas fait suffisamment de concours cette année. Je pense que nous avons fait un concours par mois. Certes, j’ai l’expérience mais je ne suis pas dans le rythme. Du coup, je fais des erreurs, je réagis trop tard. J’aime toujours être au concours … mais je dois bien avouer aussi que partir au concours est parfois plus difficile, je sais que cela va être encore plusieurs jours partis de la maison … et parfois, je me demande si je vais continuer ou pas de monter. Mais si je monte encore aujourd’hui, c’est grâce à Côte d’Or. Je suis monté dessus la première fois alors qu’il avait trois ans et demi … et j’ai dit à ma femme « celui-là, il n’y a personne d’autre qui va le monter ! » Je pense vraiment que je n’ai plus eu une connexion aussi forte avec un cheval depuis Clinton. A trois ans et demi, dans mon manège, il était capable de faire des choses que j’ai difficile de faire avec des chevaux de 9 ans.

C’est un cheval très puissant et très respectueux. Dimanche tout s’est passé comme on rêve que cela aille. Il était vraiment comme je voulais. C’est un cheval adorable à la maison à tout point de vue. Pour sa carrière d’étalon, je le prélève moi-même à la maison, ce que je n’avais encore jamais fait de ma vie, et une demi-heure plus tard, je peux le mettre à côté d’une jument pour le préparer, il ne bouge pas. Par contre, lorsqu’il est au concours, c’est un vrai lion. Au paddock, il est énervé et je fois parfois tellement me concentrer sur lui que je ne le suis pas assez sur mon parcours. Il a encore peu d’expérience, je sais qu’il va s’assagir avec le temps.

L’an dernier, nous avons connu une grosse chute très spectaculaire en décembre à Sentower et même si nous nous en sommes sortis indemnes, elle a laissé des traces. Depuis, j’ai tendance à remettre l’une ou l’autre foulée. En début de saison, j’ai voulu voir où nous en étions et je l’ai emmené sur un 4* en Allemagne. Nous ne sommes pas revenus avec des résultats … mais le sentiment était là. J’ai ensuite enchainé des concours trois et quatre étoiles à Opglabeek où le cheval sautait magnifique puis nous sommes allés à Maubeuge. Les premiers jours, il faisait très chaud. Sous les tentes, les chevaux transpiraient sans bouger puis d’un coup, les températures sont passées à 15°. Il n’a pas aimé du tout ce choc thermique. Nous avons continué la saison mais je ne retrouvais pas mon cheval. Un peu avant les championnats de Belgique à Lanaken, j’ai décidé de ne pas m’y rendre même si j’avais très envie de les monter car je n’étais pas au top physiquement et je trouvais que mon cheval non plus. Quand je vois le résultat aujourd’hui, je me dis que c’était sans doute la bonne décision. Je trouve aussi qu’avec l’âge, j’ai envie de bien monter … mais il y a peu, je me suis aussi dit que je devais rester moi-même et monter comme je sais le faire. Ce qui est chouette, c’est de voir les collègues et anciens collègues qui m’appellent pour me féliciter. Déjà à Bruxelles lors du Stephex Masters, j’ai fait un beau tour et un peu après être sorti de piste, j’ai reçu un message de Ludo Philippaerts pour me féliciter. Je ne m’y attendais pas du tout … mais je dois bien dire que ça m’a fait plaisir. Ici après ma victoire, c’est Philippe Le Jeune qui m’a appelé. Ce n’est pas nécessaire mais ce sont de chouettes moments. Heureusement, il y a aussi des gens comme Philippe Guerdat qui m’appelle aussi pour me dire « mais qu’est-ce que tu as foutu là ? Tu remets des foulées partout ! » Il faut aussi des gens capables de me dire ce qu’ils pensent sans me ménager.

Je pense que les cavaliers de l’ancienne génération sont capables de mieux tourner encore aujourd’hui, cependant la nouvelle génération est capable de jouer vraiment avec la vitesse. Si je peux me frotter à cette nouvelle génération, je le ferai mais pour cela, il faut d’abord que je fasse des résultats. Si par la suite le sélectionneur trouve que nous sommes assez bon et que je ne suis pas trop vieux… alors nous verrons. Ce qui est important pour moi, c’est d’écouter mon cheval. Je pense que nous sommes presque prêts pour l’étape suivante. A la maison, Côte d’or ne doit avoir vu la carrière que 10 fois en un an. Je le monte exclusivement en forêt.

Je vais encore participer à un deux étoiles à Opglabeek et un trois étoiles à Poznan puis nous prendrons un peu de repos. Je ne participerai pas à Malines car j’estime que pour monter dans un tel concours alors que j’y ai gagné la coupe du monde, il faut que je sois plus compétitif, ce que je ne suis pas encore. Mon prochain objectif serait de participer au concours 4* au Sentower Park organisé par Zangersheide. » réagit Dirk Demeersman.
Photos Marie-Hélène Blanchet & Julien Counet